"Monsieur, je vous implore, n'insistez pas là-dessus !" supplia une femme. "Votre sœur n'est qu'une enfant de six ans. Si cela continue, elle pourrait périr !"
L'homme rétorqua, "Sœur ? Je ne reconnais aucune sœur si jeune que moi ! Elle n'est rien d'autre que des détritus, les restes abandonnés que le vieil homme a récupérés dans une décharge. Je rejette sa prétention."
Un grand navire, un yacht d'opulence, succombait lentement à l'étreinte impitoyable de la mer sans fin. Les alarmes diffusaient leurs avertissements sinistres, leurs cris résonnant à travers le navire condamné.
À l'intérieur du yacht, une femme de chambre suppliait désespérément l'écran de l'ordinateur, "Monsieur, vous ne devez pas faire cela. Je vous en supplie !"
À côté de la femme de chambre effrayée, se trouvait une petite fille, âgée de six ou sept ans. En contraste flagrant avec la peur palpable de la femme de chambre, l'enfant dégageait une aura de calme.
Ni les suppliques de la femme de chambre ni le fracas strident des alarmes ne semblaient l'atteindre. Ses yeux dégageaient une tranquillité et un maintien allant au-delà de ses jeunes années.
Ses petites mains dansaient sur le clavier de l'ordinateur portable, des lignes de code jaillissant sur l'écran à chaque frappe. Au fil du temps, ses frappes perdaient une partie de leur vitesse initiale, mais même ralentie, elle dépassait la plupart.
De l'autre côté de l'écran, un homme, blond aux yeux bleus, regardait la petite fille avec un sourire dédaigneux. "Tu ne partages pas notre sang. Tu es moins qu'un bâtard, ne crois-tu pas ?"
Imperturbable, la fille continua d'écrire sans relâche jusqu'à ce qu'un fait glaçant apparaisse sur l'écran : "Probabilité de parenté : 0,00001 %."
Son regard s'abaissa. Ses mains minuscules tremblaient subtilement sur les touches pendant qu'elle murmurait, "Père..."
La femme de chambre cria, "Ton frère ne t'abandonnera pas !"
L'homme blond ricana. "Il est ignorant. Le mécréant a fui la famille après avoir découvert ses véritables origines. Il n'a aucun lien avec moi.
"Et quant à toi..." Le regard froid de l'homme retomba sur la petite fille. "Puisque tu n'es pas l'une des nôtres, cesse tes ingérences. Il est temps que tu disparaisses..."
Un bruit électrique brutal émanait de l'ordinateur portable, l'écran clignotait sauvagement avant de sombrer dans l'obscurité.
Ailleurs, sur le lointain Continent Y, une pluie torrentielle faisait rage.
Un groupe de personnes, enveloppé dans l'obscurité de la nuit, se tenait sur le rivage. Tous étaient vêtus de noir de deuil, chacun portant une solitaire fleur blanche à leur revers. Ils se tenaient résolus sous la pluie battante, leurs corps trempés, leurs visages stoïques. C'était le jour des funérailles du chef de l'Organisation du Loup Noir.
L'organisation, mondialement reconnue pour ses technologies de piratage supérieures et ses compétences de combat inégalées, était une entité redoutable. Personne n'osait défier sa suprématie. Bien que leur chef soit tombé, l'Organisation du Loup Noir restait intacte. Les spéculations étaient nombreuses, qui se lèverait pour prendre la tête?
Le visage dans le portrait funéraire était doux, le sourire chaleureux. À mesure que la cérémonie progressait, les membres de l'organisation se succédaient pour rendre hommage, chacun étant reçu par un jeune homme qui se tenait à côté du portrait.
La pluie éclaboussait sa tête, des gouttes s'accrochant à ses cils épais.
Il se tourna vers le majordome à côté de lui, sa voix rauque, "Où est ma sœur?"
Le majordome répondit, son ton sombre, "Monsieur, elle dormait profondément quand nous sommes partis. Dois-je la convoquer? Il était toujours si fier de ses talents exceptionnels..."
Le regard du jeune homme se fixa sur le portrait monochrome. Il resta silencieux pendant un long moment avant de murmurer, "Non... laissons-la dormir."
Sa présence ne ferait qu'amplifier le chagrin collectif.
Au loin sur la mer, un yacht de luxe dérivait sans but, sombrant lentement sous les vagues.
Finalement, la mer retrouva sa tranquillité, les événements tumultueux de la nuit engloutis par ses profondeurs sans fin.